Le pétrole brut se maintient près du niveau de soutien, alors que les discussions sur une hausse des prix de l'OPEP+ se heurtent aux risques liés à la demande.
Contrats à terme quotidiens sur le pétrole brut léger
Les contrats à terme sur le pétrole brut WTI ont de nouveau reculé mercredi, atteignant brièvement un plus bas intrajournalier à 61,62 $, juste au-dessus d'un ensemble technique clé de creux de swing antérieurs. Cette zone, comprise entre 61,61 $ et 60,77 $, demeure une ligne de défense essentielle pour les traders swing haussiers. Cependant, les prix restent nettement inférieurs aux moyennes mobiles à 50 et 200 jours, situées respectivement à 63,62 $ et 63,08 $, qui constituent désormais de solides niveaux de résistance.
À 10h37 GMT, les contrats à terme sur le pétrole brut léger se négocient à 62,27 $, en baisse de 0,10 $ ou -0,16 %.
Après deux jours de ventes massives, les traders se concentrent désormais sur des sujets d'actualité contradictoires : les spéculations croissantes autour d'une hausse de la production de l'OPEP+ et l'affaiblissement des signaux de demande dans les économies mondiales. Le Brent et le WTI ont chuté de plus de 4,5 % au cours des dernières 48 heures, lundi marquant la plus forte baisse quotidienne depuis août.
Les signaux contradictoires de l'OPEP+ maintiennent le marché en haleine
Les rumeurs concernant l'OPEP+ continuent d'influencer le sentiment après la publication d'informations suggérant que le groupe pourrait augmenter sa production jusqu'à 500 000 barils par jour en novembre, soit le triple de la hausse précédente. Des sources ont cité l'intention de l'Arabie saoudite de reconquérir des parts de marché comme un facteur clé. Cependant, l'OPEP a tenté de démentir ces spéculations, qualifiant les informations des médias de « trompeuses » dans une publication sur X (anciennement Twitter).
Les traders restent prudents, notamment compte tenu des messages contradictoires du groupe. Pour l'instant, la menace d'une augmentation de l'offre suffit à contenir la dynamique haussière des prix, notamment avec des niveaux de résistance technique toujours élevés.
L'interdiction du diesel en Russie et les perturbations de l'approvisionnement en eau des Kurdes offrent un soutien temporaire
Les risques géopolitiques liés à l'approvisionnement n'ont pas totalement disparu. La Russie a prolongé son interdiction d'exportation d'essence jusqu'à la fin de l'année et a renforcé les restrictions sur les expéditions de diesel en réponse aux attaques ukrainiennes contre les infrastructures. Parallèlement, la récente reprise des exportations kurdes via la Turquie ne domine plus le débat sur l'offre, même si elle a contribué à déclencher des ventes anticipées.
Ces évolutions ont un impact limité face aux inquiétudes plus larges concernant la demande, mais elles sont néanmoins suffisantes pour empêcher une capitulation totale des haussiers, du moins pour l'instant.
La menace d'un arrêt de l'activité accroît l'incertitude de la demande et assombrit les perspectives de la Fed
Les inquiétudes concernant la demande s'intensifient, alimentées par la faiblesse des données économiques et les répercussions croissantes de la fermeture des administrations publiques américaines. Le Bureau of Labor Statistics a déjà suspendu les rapports sur l'emploi et l'inflation, créant un blocage des données de la Fed avant sa réunion de politique monétaire du 29 octobre. Sans visibilité sur les effectifs et l'IPC, la Fed devrait maintenir ses taux inchangés, ce qui compliquerait les prévisions monétaires et accentuerait le risque d'aplatissement de la courbe.
La demande de pétrole étant plus pressante, près de 750 000 fonctionnaires fédéraux sont confrontés à des congés sans solde, certains potentiellement permanents via les procédures RIF. Cela impacte directement les dépenses de consommation, notamment dans les secteurs sensibles à l'énergie comme les voyages, l'électroménager et l'automobile, des catégories clés pour les produits raffinés.
Les prévisions baissières concernant les prix du pétrole se maintiennent, la demande se détériorant et l'offre restant fragile.
À moins que le WTI ne retrouve sa moyenne mobile à 200 jours à 63,08 $ ou que le support oscillant sous 61,61 $ ne soit franchi de manière décisive, le cours du brut reste dans une fourchette étroite avec un biais baissier. Avec les rumeurs d'une hausse des prix par l'OPEP+, la consommation américaine menacée par un arrêt prolongé des activités et les deux moyennes mobiles faisant office de résistance, la balance des risques sur le marché pétrolier continue de pencher à la baisse.
Source : fxempire